Laurence Maindron

Elle vit et travaille au Givre (85).

Je refouille la pierre d’albâtre en étant à l’écoute de l’énergie de la forme pour trouver la force intérieure qui émerge et tenter de la sublimer. Un jeu autour du concave convexe se met en place, une ligne apparaît. Des formes humaines globales s’élèvent dans une respiration ascendante ou bien s’enracinent dans un mouvement de relâchement. Opposition entre la forme prédominante, le corps et une petite rondeur perchée symbolisant le mental. Le polissage à l’eau met en valeur la translucidité de l’albâtre en dévoilant des veines, plus ou moins subtiles, qui vont donner à la pièce plus de présence. Des pièces qui s’inscrivent dans la sérénité et la lumière.

La vie est faite de rencontres.

A  l’aube de la quarantaine, j’ai rencontré Francine Guiet de l’Atelier Ma Gomme, elle m’a transmis l’audace de jouer avec les formes et les couleurs en aplat, par un travail d’expérimentation. J’ai découvert le volume et la taille de pierre en autodidacte, en appliquant la même méthode d’expérimentation, oser faire pour savoir si ça fonctionne, si ça résonne en soi. La découverte des sculpteurs tels que  Arp, Moore, Brancusi, m’a beaucoup nourri, s’inspirer de la nature sans la copier, nature humaine, animale, organique, minérale. Il m’a fallu plus d’une dizaine d’année pour libérer ce pouvoir de création, où rien n’est su à l’avance, où il faut apprendre, à laisser son mental au repos et lâcher-prise, à être à l’écoute de son intuition et se faire confiance. Ma rencontre avec la pierre d’albâtre a eu un impact majeur sur ma création. J’apprécie sa translucidité, et son jeu de veines, qui apportent à la pièce plus de profondeur.